Pourquoi les pompiers arrivent-ils régulièrement bons premiers aux palmarès de la popularité des professions ? Sans doute parce qu'ils se révèlent, toujours et partout, ici et maintenant, comme le recours assuré dès que frappe le malheur brutal. A eux, chaque fois, de tenter de le prendre de vitesse. Et ça, les gens le savent, comme d'instinct. Une profession ? Plus que cela, une corporation, unie, soudée qui regroupe :
- Les sapeurs-pompiers professionnels, fonctionnaires territoriaux des établissements publics que sont les Sdis (services départementaux d'incendie et de secours). Incontournables en milieu urbain, où les interventions sont incessantes, ils apparaissent d'emblée comme la référence en matière de compétence technique tout azimuts et d'encadrement des jeunes personnels.
- Les volontaires : figure de proue de l'engagement citoyen, avec le souci premier d'une réponse de proximité. Non pas supplétifs, non pas auxiliaires, mais par nature complémentaires des « pro ».
Stoppé sur l'autoroute A6 à la hauteur de Courtenay par un dramatique carambolage, quel automobiliste parisien, en route pour Lyon, aura envie de savoir qui sont et d'où viennent ces « soldats du feu » à qui des victimes incarcérées dans les tôles de leurs véhicules ne devront rien de moins que la vie ? Que les tout premiers intervenants soient de jeunes volontaires de la petite commune de Courtenay, que les suivants, venus d'Auxerre ou/et de Sens, soient répartis en équipes mixtes (professionnels et volontaires), voilà qui ne se distingue pas.
L'image même de ces sauveteurs sous la même « tenue de feu » (y compris les médecins et infirmiers parmi eux) aura toutes chances d'aller bien vite rejoindre, au tréfonds de la mémoire des témoins, le chapitre des élémentaires obligations de la Nation en matière d'assistance à personnes en danger. Oui, mais une nation, ce sont des citoyens.
Et -- nous le répétons, parce que cela s'oublie souvent -- l'obligation de secours de proximité ne peut raisonnablement s'envisager, finances publiques obligent, que par une complémentarité entre professionnels et citoyens qui ne font pas leur métier de cette activité, mais cependant acceptent de s'y engager significativement.
|