Un nombre suffisant de sauveteurs ; un temps de regroupement aussi court que possible après l’alarme ; un savoir-faire au-dessus de tout soupçon… Voilà le triple défi à relever par les volontaires. Différence de taille avec les professionnels : si ces derniers, de garde, peuvent « décaler » (notre verbe pour « partir en intervention ») dans la minute, les volontaires, eux, sont le plus souvent, à l’heure de l’appel au secours, occupés à gagner leur vie dans les professions les plus diverses, à poursuivre des études, à mener leur existence personnelle et familiale, ou encore à « cultiver leur jardin », au sens large du terme.
Et les interventions ne doivent pas seules retenir l’attention. Il faut compter avec une exigeante formation, initiale puis continue, même si elle est étalée autant que possible sur soirées et week-ends pour les volontaires. Au total, un énorme investissement humain.
Un défi majeur dont la clé porte un seul nom : disponibilité. C’est le maître mot, mais encore faut-il l’entendre en accord avec une multiplicité de situations concrètes. Car si tel camarade aura pu plaquer là les siens en plein réveillon de Noël au « bip » , pourrait-il, le lundi d’après, à 9 heures du matin, sous la pression d’un autre appel, abandonner son poste à la cimenterie où il vient de trouver un emploi ? Pas sûr du tout.
Malgré les nouvelles possibilités de dédommagement offertes aux employeurs ayant recruté des pompiers volontaires (à la suite d’années de demandes et de pressions de notre Fédération), les entreprises, les administrations même, ne peuvent pas forcément — ou ne veulent tout simplement pas — supporter ce genre d’absences appelées à se répéter. Difficultés économiques ou ignorance du concept d’« entreprise citoyenne » ne sont d’ailleurs jamais bien loin… Les volontaires mettent bout à bout leur temps libre pour que leur centre puisse assurer les secours en permanence. Mais cela ne suffit pas toujours.
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