Loin de nous l'envie de vous chanter une nouvelle foi la litanie du repli sur soi, de l'individualisme exacerbé, des incivilités... phénomènes emblématiques maintes fois soulignés de la crise de notre société. Cette chanson là est connue, répétée.
Et pourtant, il est un petit air de flûte qui vient en briser le refrain déprimant. Cet air, c'est la conscience citoyenne. Il est un fait indéniable : la flamme du désir d'engagement, de la quête de sens collectif, chez les anciens comme chez les plus jeunes, reste vivace aujourd'hui. Les modes d'implication subsistent et se transforment : de l'action humanitaire à l'accompagnement de personnes âgées, du nettoyages de plages au parrainage de jeunes en difficultés, en passant par le tri des déchets -et oui, même le tri sélectif ! Que dire par ailleurs des débats autour du service civil, obligatoire ou non -- sinon qu'il est bel et bien la recherche d'une forme renouvelée de volontariat ? Que dire de la création des Cadets de la République -- sinon qu'ils ont été précédés de plusieurs décennies par les sections de Cadets de sapeurs-pompiers (aujourd'hui JSP) ? L'action citoyenne s'incarne sous toutes sortes de nouvelles formes en fonction des intérêts et des disponibilités de chaque individu. Mais elle obéit à une seule et même constante : celle d'agir pour le bien commun.
Cet engagement aux formes multiples, plus de 246 900 femmes et hommes ont choisi de le mettre en pratique chaque jour au sein des services d'incendie et de secours. Sous un seul uniforme, celui de sapeur-pompier, ils protègent la vie, ils préservent l'environnement, ils apportent écoute et entraide à leur prochain. Solidarité, santé, environnement... rien n'est étranger à leur engagement. La fraternité, le civisme et le respect de la discipline sont des valeurs auxquelles ils donnent vie au quotidien.
Eux, ce sont des citoyens, presque ordinaires, qui par altruisme, volonté d'agir, mettent casques, bottes et « tenue de feu » pour se retrouver au coeur de la tourmente. Ne les appelez pas « bénévoles », même s'ils sont effectivement comme eux des gens « de bonne volonté ».
Ils sont VOLONTAIRES, avec une indemnité et un statut qui leur sont propres, et dans toute la dynamique du terme. Ils sont tout aussi bien maçons, mécaniciens, ingénieurs, étudiants, commerçants ou artisans ... Infirmiers et médecins aussi, apportant, on le devine aisément, des compétences plus qu'appréciées. Employés municipaux ? En assez grand nombre et c'est tant mieux puisque leur travail et, le plus souvent, leur résidence dans la même commune garantissent leur présence à toute heure du jour et de la nuit. Des individus complémentaires, par delà les générations, les catégories sociales.
Ensemble ils constituent la spécificité du dispositif français : un service de secours et d'incendie qui repose sur l'implication personnelle de 80 % de ses acteurs, volontaires pour mener une double vie, au profit des autres.
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